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Scratch 1/72 Kolossal Wagen

Scratch 1/72 Kolossal Wagen  [2005]

Historique

Le char super lourd Grosskampfwagen fut dessiné par Joseph Vollmer et le capitaine Wegner. Commandé en 1917, il devait entrer en service en 1919.
Ce monstre de 150 tonnes mesurait 12 à 13 mètres de long, 6 mètres de large et trois mètres de haut. Il devait être armé de 4 canons de 77mm et d'une profusion de mitrailleuses. Servi par 22 hommes et disposant d'équipements empruntés aux U-boote, il devait se propulser à environ …7km/h (!) grâce à deux moteurs de 650cv.
Cette énormité était conçue pour que ses casemates latérales puissent être démontées, afin qu'il soit transportable par chemin de fer, en plusieurs éléments.
La guerre terminée, plusieurs prototypes inachevés furent découverts dans les ateliers de l'usine Riebe-Kugellager, à Berlin.
La Commission de Contrôle Alliée les fit envoyer à la ferraille.

Prologue

Le montage de ce monstre présente peu de contraintes. Il faut un minimum d'aisance dans le maniement et la découpe de la carte plastique. Il faut aussi avoir l'ambition de se lancer dans un projet tout "scratch", c'est-à-dire fait main sans recourir à l'achat d'une boîte.
Pour ceux qui ont un gros portefeuille et peu de courage, rappelons qu'un kit en résine du K-Wagen fut commercialisé par la marque Kora. Mais ceci est une autre affaire.

Quelques outils seront nécessaires:

Outre les incontournables colles, scalpels et cutters, il faut disposer du matériel suivant:

  • Plans et documentation

  • Colle cyanoacrylate, dite "superglue".
    Personnellement je préfère la cyanolite en gel. 
    Rappelons que cette colle est dangereuse à manipuler. Se protéger les yeux et garder hors de portée des enfants! Ne manquez jamais de lire la notice des produits chimiques divers que vous utilisez.

  • Une fine scie rasoir.

  • Une petite lame circulaire (pour marquer les lignes de rivet)

  • Quelques forets fins.

  • Un crayon à mine grasse qui servira à reporter le dessin des pièces sur la plaque de plastique.

  • Règle et équerre métallique en bon état pour couper bien droit.
    Notons que les outils scolaires en plastique ou en bois verront probablement leur tranche entaillée par la lame pendant les travaux de coupe, et un outil de précision à la tranche endommagée ne sert plus à rien. Á employer avec prudence, donc.

    Un petit truc: si votre outil à tracer ne comporte pas une semelle en caoutchouc antidérapante, collez une bande de Tesacrep ou de toile adhésive en dessous de votre outil pour qu'il glisse moins facilement sur la plaque de plastique.

Côté matériaux:

  • Carte plastique de 1mm au minimum, car le plastique fin se déforme et se courbe, ce qui ne permet pas de construire des volumes nets.

  • Carte plastique très fine ou même du papier épais et lisse pour y réaliser les rangées de rivets en repoussé comme expliqué ci-dessous.

  • Un petit bloc de bois, genre balsa viendra à point pour combler rapidement un volume creux et soutenir par l'intérieur un emballage de plastique fin.

  • Pour s'épargner la peine de fabriquer des chenilles en relief en collant des bandelettes une par une, on peut s'offrir une feuille de plastique corroyé, genre tôle ondulée à l'échelle. Ceci est facultatif.

  • La boîte à rabiot du maquettiste.

Montage

On commence par découper les profils de la coque. Deux sont découpés dans de la carte mince, quatre dans de la carte épaisse. Veiller à ce qu'ils soient tous égaux, en limant les tranches pour les égaliser au besoin.
Au verso de la carte mince, on trace au crayon gras les repères qui permettront de repousser les rangées de rivets.
Ces fameuses lignes de rivets, il existe plusieurs méthodes pour les réaliser. La plus connue est de percer des rangées de petits trous et d'y insérer têtes d'épingles ou fragment de sprue. On peut aussi obtenir un effet de rivet en relief en piquant fermement avec une aiguille au verso de la pièce de plastique. Jeu de patience et cauchemar de maquettiste! Le résultat risque d'être irrégulier, les rivets inégaux et mal alignés.
Dans ce cas, j'ai pu recourir à une méthode plus simple, plus rapide et donnant un résultat régulier.
La plaque de plastique mince ou le papier fort est placé sur un lit de plusieurs épaisseurs de papier perdu, afin de former un soubassement souple. En s'aidant d'une règle, on fait rouler, en appuyant très fermement, la lame de scie circulaire le long du tracé de la rangée de rivet. On obtient une rangée de points piqués dans la plaquette et au verso, cela donne une ligne bien droite de petits plots en relief. Et voilà!
Quand tous les rivets sont réalisés, on colle la plaque mince sur le profil épais correspondant. La colle plastique contenant des solvants qui risquent de ramollir et de déformer le plastique mince, on peut préférer réaliser cette opération à la superglue.
Il faut ensuite assembler les composants afin de former la gorge des chenilles et le caisson principal.
En coupant les pièces du caisson central, n'oubliez pas de déduire l'épaisseur des profils de plastique, sinon le modèle sera trop large de l'épaisseur des plaques utilisées. Conseil simple pour éviter une bêtise vite arrivée.
Les casemates latérales sont réalisées suivant la même méthode.
La proue et la poupe du monstre, ainsi que les casemates latérales, sont remplies avec un bloc de balsa qui est poncé pour épouser les formes de l'engin.
En effet, les plaques minces joliment rivetées, même si elles se laissent ployer sans difficulté sur la forme du tank, finiront avec le temps par se déformer à cause de la tension interne du plastique. Un peu comme l'entoilage d'un biplan. L'effet n'est pas très heureux pour figurer le blindage d'un char.
Mieux vaut les encoller sur une forme pleine qui offre un maintien parfait sur toute la surface.
Reste à réaliser les meurtrières, postes de tir, tourelle du commandant, trappes et pots d'échappement.
Les barbettes des canons et le poste du commandant sont des bidons d'avion à réaction dont la partie centrale a été coupée bien d'équerre. La fente qui devait servir à emboîter le bidon sur son point d'attache sert de meurtrière au canon.
Trappes, écoutilles et pots d'échappements sont sculptés dans des déchets de plastique, rivetées au besoin selon la méthode décrite ci-dessus. Les armes sont réalisées en plastique étiré à chaud ou avec des chutes de grappe d'injection bien rondes.
Les chenilles sont réalisées soit avec une bande de plastique corroyé soit en collant des pièces découpées sur les gorges. Rien ne vous empêche de rechercher des chenilles de forme et de largeur ad hoc, mais gare aux faux frais, et aux patins sophistiqués de forme anachronique…

La décoration

Aucun exemplaire du K-Wagen n'ayant été achevé avant la fin du conflit, cette maquette tient plutôt de l'étude du concept que de la vision d'une quelconque réalité.
Vous pouvez peindre le modèle dans un gris allemand très sage, ou tenter d'imaginer à quoi aurait ressemblé l'engin en opération.
Ce monstre est d'ailleurs un thème intéressant pour les amateurs de wargames et d'histoires d'armes secrètes. Vous pouvez imaginer un scénario.
J'ai choisi de m'inspirer du camouflage des blindés allemands A7V de 1918. L'heureux possesseur d'un aérographe résistera à la tentation de réaliser des volutes floues, très belles, mais hors de propos: en 1918, on travaillait au pinceau! Les croix de fer viennent de la planche de décalcomanies d'un vieux kit d'avion, tandis que les autres motifs sont peints à main levée. On note qu'à cette époque, les croix de fer furent peu à peu remplacées par des croix noires droites, aux branches minces, sur carré blanc.
On peut imaginer une multitude de finitions, car le camouflage de l'époque était sujet à de nombreuses variations.

Il n'y a plus qu'à mettre ce Léviathan blindé en vitrine, aux côtés d'autres maquettes de char d'assaut à la même échelle. La surprise est garantie!


© P. Laurensis Modelstories 2005

1ère mise en forme des flancs

La forme générale terminée

La technique pour les rivets...et le résultat. Simple, rapide et efficace !

Les tourelles des pontons latéraux

Le modèle terminé avant mise en peinture

Prévoyez un peu de place !