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Heller 80489 1/35 SA 321G Super Frelon

Heller 80489 1/35 .SA 321 G Super Frelon [2004]


                                                                                           

Sortie, il y a près de 30 ans, cette boite vient d'être rééditée par le fabricant national. La maquette a bien « vieilli » dans l'ensemble et reste encore aujourd'hui une exception quant à sa qualité et sa conception générale. Les larges grappes bien fournies et la taille imposante des demi fuselages pourraient rebuter les maquettistes non habitués à cette échelle. Quoiqu'il en soit, la qualité est au rendez-vous avec un niveau de moulage très correct, notamment la représentation du rivetage de la carlingue fidèle à la réalité et des petites pièces finement reproduites.
On pourrait regretter seulement l'absence de décorations plus variées de la Marine des années 70 et 80 et du missile Exocet pourtant présent dans les premières éditions.
En consultant la notice de 42 chapitres (!!) très bien faite, on peut se poser la question ; par ou commencer ?...
La solution la plus simple consiste à diviser le montage en 7 sous-ensembles bien précis :
- Le poste de pilotage
- Le fuselage et le bloc soute cargo
- Les ballonnets et les trains d'atterrissage
- L'ensemble Rotors
- La verrière avant
- Les finitions
- La décoration
La maquette étant bien conçue, on débute les opérations en suivant la notice pas à pas à peu de choses près en veillant toutefois à étudier soigneusement chaque étape.
                                                                                                                     
1/ Poste de pilotage :
Il est très complet et une belle mise en peinture soignée suffira à le mettre en valeur. Il est préférable de ne pas utiliser les 2 figurines fournies et d'agrémenter les sièges de leurs harnais ( scotch crêpe Tesa en bandelettes + boucles en carte plastique et fil de cuivre) pour plus de réalisme.
Les différentes planches de bord et consoles peuvent recevoir les décalques assez jolies de la boite en y ajoutant de l'assouplissant et quelques détails supplémentaires en consultant la documentation.
Les motifs de la planche de bord principale et sa console centrale ont été entièrement refaits à la peinture en utilisant la gravure en léger relief. Les cadrans sont traités au verni brillant Humbrol Clear 35.
La décoration des sièges proposée par Heller ne convient pas à 100% pour les coussins ; ils doivent être en bleu vif Humbrol 25, le dessus horizontal en brun cuir Humbrol 160 et les sangles en bleu moyen Humbrol 109. La large casquette du tableau de bord est en noir mat poli au coton tige.
Pour clore cette étape, on peut préparer le plafonnier assez réussi et complété par ses cadrans en décalques ainsi qu'une petite armature en fil de cuivre entourant le bloc manettes à l'avant.
                                                                                                                 
2/ Fuselage et soute cargo :
C'est le « morceau de bravoure » du modèle. Autant le dire tout de suite, l'assemblage et les ajustages sont loin d'être parfaits et il convient de procéder avec calme et méthode.
Les demi caissons de la soute s'assemblent sans problème en suivant attentivement l'ordre de collage des différentes parois. Vient ensuite le montage des armatures des 9 banquettes ou patience et persévérance seront de mise ici.
Pendant le séchage complet, on peut s'attaquer au revêtement capitonné si particulier des parois latérales et du plafond désespérément lisses de base. Ce capitonnage relativement épais au niveau du plafond est réalisé en milliput étalé sur 4 millimètres d'épaisseur environ puis sculpté en large quadrillage avec la tranche d'un réglet métallique. Les parois latérales plus plates sont recouvertes d'une couche de colle blanche pour « casser » l'aspect trop plat du plastique.
L'ensemble est en beige crème Humbrol 121 et les sillons sont soulignés par un jus brun foncé très dilué.
Il faut ensuite coller avec soin les hublots très limpides et peindre les parois internes en beige crème.
On termine ces aménagements par la mise en place définitive des banquettes latérales dans chaque demi soute et du montage complet des canalisations de cloisonnement des tuyères de toiture. Les toiles des sièges, fournies en feuille plastique fine par Heller, sont plutôt réalisées en adhésif aluminium ayant l'avantage de se plier et d'épouser les formes tubulaires facilement. On simule ainsi de même les dossiers verticaux découpés suivant les gabarits à l'échelle figurés à cet effet dans la notice.
Les diverses ouvertures grillagées situées sur le dos doivent être remplacées par des morceaux de grille véritable. L'intérieur cloisonné du passage de l'arbre du rotor arrière étant réalisé en tube et carte plastique « Evergreen ». La pièce courbe n° 243 doit donc être percée puis équipée de grillage identique. Elle est ensuite collée au demi fuselage droit avant fermeture de celui-ci contrairement à ce qu'indique la notice.
On n'oubliera pas de décorer les demi planchers en vert moyen et ornés d'une marge jaune en décalque passant sous les sièges.
Puis les problèmes arrivent ; Heller préconise de refermer les demi blocs de soute avant insertion entre les fuselages externes. L'assemblage étant quasiment impossible à blanc notamment au niveau du plancher, il est préférable de fixer chaque demi soute dans leur fuselage respectif avant de fermer le tout ensuite.
La cloison arrière (pièce n°108) ne sera collée qu'après fermeture du fuselage. Celle-ci s'effectue d'ailleurs par endroit « au forcing » en fixant au préalable les 3 cales (pièces n° 97) destinées à renforcer le plancher sans oublier la cloison supérieure supportant les conduits de tuyères. On peut sans inquiétude se dispenser du bloc cockpit pour le moment car il rentrera aisément ultérieurement.
Cyanoacrylate et mastic Tamiya sont nécessaires pour maintenir l'imposante coque jusqu'à séchage total.
Les points à revoir par ponçage concernent notamment le ventre principal et le dessous de la poutre arrière. La trappe avant (pièce n° 227) n'est collée qu'ensuite par l'intérieur et s'insère très mal dans la coque. Elle devra être poncée intégralement en surface dont les détails seront refaits en scratch.
Les joints sont tous traités à la laine d'acier 000. Au niveau de la porte arrière, une plaque de carte plastique est ajoutée pour masquer un vilain joint difficile à rectifier par simple ponçage et la pièce n° 139 du mécanisme d'ouverture est encastrée et mastiquée ( mastic liquide P400 Prince August). La porte ne sera mise en place qu'en fin de montage.
                                                                                                         
3/ Ballonnets et trains d'atterrissage :
L'ensemble est très correct et s'assemble sans souci. Les jambes de train reçoivent leurs flexibles de freinage peints en rouge et noir satiné qui doivent être aussi figurés sur la barre principale de maintien jusqu'au fuselage. Une petite plaque d'instruction en aluminium adhésif complète chaque base de train.
Des têtes de boulons en section de tiges Evergreen agrémentent les points d'articulation des compas d'amortisseurs préalablement percés au mini foret et une petite goupille peinte en rouge vif est ajoutée sur les embouts de chaque flasque de roue coté extérieur uniquement.
                                                                                                             
4/ Ensemble rotors :
Très bien achalandé, le montage du rotor principal comprend à lui seul 2 pages complètes sur la notice !. Il suffit de suivre l'ordre de collage de chacune des pièces proprement moulées. Les seuls apports visibles concernent quelques câbles réalisés en fil de cuivre mis en forme ; dans la réalité, c'est un véritable fouillis !.
Pas de problème particulier pour les 6 longues pales qui pourront même être présentées repliées moyennant un travail conséquent de chirurgie et surtout de documentation !.En configuration normale, elles peuvent être simplement emboîtées « à blanc » dans les têtes de rotor et faciliter ainsi un transport moins encombrant de la maquette.
Idem pour le rotor arrière dont le carénage est installé au sommet de la dérive avant la fixation du mécanisme des pales pour plus de commodité.
                                                                                                                   
5/ Verrières :
Elles sont très belles et bien limpides mais l'ajustage des petites fenêtres coulissantes sur les portières est assez hasardeux. On peut se permettre de représenter la portière droite ouverte (celle du coté gauche ne s'ouvrant pas du tout dans la réalité). Elle ne sera fixée qu'en fin de montage. Un léger masticage est nécessaire sur la base inférieure de la bulle principale raccordée au fuselage. En revanche, tout est correct concernant le joint au plafonnier.
Le dernier gros problème reste le nez radar à l'implantation trop haute sur la verrière et son diamètre sous dimensionné ce qui impliquerait son remplacement ( thermoformage par exemple). La pièce fournie est conservée telle quelle mais en respectant l'implantation véritable à la base de la vitre centrale qui, au passage, doit être obturée à la peinture.
La fixation s'effectue à l'aide de renforts en baguettes épaisses Evergreen reliant le nez vitré au fond du carénage radar. Le large vide ainsi obtenu est ensuite comblé en carte plastique courbée ou bien en adhésif métallique lissé par une couche de ClearFix comme c'est le cas ici afin d'éviter de gros travaux de ponçage trop délicats à ce niveau. Le rendu de surface n'est pas parfait mais demeure acceptable et le raccord de forme en demi-cercle est facilement réalisable au scalpel. On n'oubliera pas d'y ajouter les 2 petites antennes parallèles découpées en carte plastique fine, installées en configuration de combat.
                                                                                                                 
6/ Finitions :
La bête prend forme peu à peu et tout un lot de petites pièces reste à mettre en place.
Les divers phares et antennes sont à compléter ou à modifier en fonction de la version choisie, notamment sous le ventre avant du fuselage et sur le toit du poste de pilotage.
A la jointure poutre queue ajourée abritant la transmission du rotor arrière, les 3 montants trop épais sont supprimés et remplacés par des tiges fines plus réalistes. Le treuil, situé au dessus de la porte coulissante droite, est construit comme prévu en emprisonnant une courte portion de fil fourni dans la boite et dont la longueur sera rigidifiée à la cyanoacrylate. Le tout se pose sans problème sur la carlingue en représentant ouverte la petite trappe rectangulaire abritant ses divers branchements ( fil de cuivre et rondelles de baguettes Evergreen). Quelques détails de surface complètent le carénage du mécanisme un peu trop lisse.
Les diverses poignées très fines des trappes moteur ( poignées de DS fournies par Citroën pour l'anecdote…) peuvent être collées dans la foulée sur la toiture. Les 2 antennes FM sont affinées et fixées bien parallèles de chaque coté du cockpit ; la première branche trop épaisse étant refaite en tige métallique.
Pour terminer, les 10 barres de maintien de l'antenne HF le long du fuselage gauche, sont mises en place avant peinture du modèle en veillant au bon alignement horizontal des encoches prévues pour recevoir les tiges métalliques fournies dans la boite. Celles-ci, trop épaisses, seront remplacées par des sections plus fines et installées après décoration complète de la maquette pour plus de facilité lors de la pose de certaines décalques notamment.
Les 2 portes de la soute cargo, préalablement décorées, sont installées en position ouverte avec ajout des vérins de rétraction en tiges métalliques sur celle de l'arrière et de la petite poignée d'ouverture sur celle de droite. La portière vitrée droite du cockpit est collée à son tour et renforcée de 2 charnières en carte plastique pliée.
                                                                                                                   
7/ Décoration :
Heller ne fourni qu'une décoration actuelle grise « 2 tons » avec tout un choix de matricules d'appareils divers. Les plus passionnés de la machine pourront se tourner vers des livrées plus exotiques étrangères ( Libye, Irak, Israel, Afrique du sud ou Chine…) ou même civiles ( Compagnie Grecque Olympic ou Zairoise de Mobutu) moyennant des modifications majeures sur la maquette.
Pour rester Français, c'est l'appareil n° 165 de la Flottille 33F, ayant reçu à lui seul une décoration pour le moins atypique et originale à l'occasion du 40ème anniversaire des « Caimans » le 26 Septembre 1997, qui est reproduite ici. 2 photos coté droit et coté gauche figurent dans l'ouvrage de Lela Presse et montrent bien les divers marquages avec notamment un crocodile stylisé peint en vert vif tout au long du fuselage gauche  (ballonnet compris) et la devise «  Sourire et vaincre » de la Flottille sur le coté droit.
L'appareil est entièrement en gris bleuté Humbrol 96 brillant mis à part les sorties des tuyères et le radar en noir satiné Humbrol 33 poli au coton tige. Le dessin du crocodile est effectué aux pinceaux de différents calibres en vert Humbrol 101 et les inscriptions à l'aide de codes blancs de chez Carpena ( Planche n° 72-63) et Techmod (1/48 ème- 48805). Les décalques sont posés après une couche de verni acrylique satiné ( Lascaux).
Les nombreux stencils techniques proviennent de la boite (Attention car certains sont erronés pour la version choisie et devront être refaits) et les 2 cocardes de chez Carpena. Les pales du rotor arrière sont en rouge et blanc sur leurs extrémités.
Coté salissures, l'appareil apparaît très propre et bien entretenu donc pas d'éraillage superflu ici, tout au plus quelques nuances de traces de fumée au pastel sec sur les sorties de tuyères.
                                                                                                                     
Pour conclure, un beau modèle très impressionnant au final et au montage relativement aisé quoique en partie gâché par des problèmes d'ajustage des pièces principales.
Un challenge aussi bien pour les fans de la bête en vue d'un exercice d'hyper détaillage que pour les débutants désireux d'aborder le 1/35 ème.
                                                                                                                   
Documentation :
- « SA 321 Super Frelon » - Jean-Luc Kerdilès - Collection profils avions n°6 - Lela Presse.
- «  Avions de guerre » n°79 - Editions Atlas.

© Alain Bernhardt / Modelstories 2005